gr3-tours-angers-2021

gr3-tours-angers-2021

J 8 Rosiers sur Loire/Blaison 20,7km

Il est 6h.

Je me réveille doucement avec la lumière du jour, la fraîcheur du matin et le roucoulement des pigeons qui doivent être perchés tout près. 

J'ai très bien dormi même si je me suis réveillée pour boire plusieurs fois. Je pense que c'est en lien avec la pizza que j'ai mangé hier soir. Elle était très bonne, un peu grosse pour mon estomac, mais surtout elle était salée. J'ai bu 1/2 litre dans la nuit ce qui ne m'arrive jamais. 

 

Je reremplis mes 2 gourdes et les mets tout de suite dans le petit frigo qui est à ma disposition ici. Petit luxe que de partir avec de l'eau fraîche tout à l'heure. Elle ne le restera pas longtemps, mais quand même !

 

Et puis hop ! Ma pratique du matin et le petit déjeuner !

En face de chez mes hôtes du jour il y a une épicerie, j'y achète 2 nectarines et 1/2 baguette. Il est 8h25, me voilà partie direction Blaison, avant dernière étape de cette randonnée qui se passe plutôt bien. Avec un temps agréable car je préfère la chaleur (je n'ai pas dis canicule !) à la pluie. Je croise les doigts pour aujourd'hui et demain car des orages sont annoncés sur la région. L'avantage des orages c'est leur caractère très local qui peut permettre de passer entre les gouttes et l'inconvénient c'est que si on se retrouve dessous ça peut être violent. Pour le moment en tout cas, il y a du soleil et du vent.

 

Je prévois environ 20km aujourd'hui aussi car de nouveau je choisis de suivre le parcours vélo. Le GR ne proposant pas d'attrait particulier. Je vais juste m'arrêter à 2 ou 3 endroits qui semblent remarquables notamment un village où il y a un prieuré du XIIeme siècle. 

Et avant même de quitter la petite ville de Gennes qui jouxte les Rosiers sur Loire, j'emprunte le chemin de la montée des juifs, qui me conduit à la belle église surplombant le village. J'arrive au pied de l'église et constate qu'il ne reste quasiment plus que le clocher. La vue sur la Loire est grandiose. L'église St Eusèbe qui date du XIeme siècle a quant à elle beaucoup souffert de la révolution. Elle a ensuite été carrément abandonnée. Mais je ne me lasse pas de ces vieilles pierres. 

Maintenant je redescends. Où est cette fameuse voie pour les vélos ? Je retourne sur mes pas...c'est bien ça, elle part quasiment de l'angle du pont que j'ai traversé pour revenir dans Gennes. C'est une petite départementale. Il y a quelques voitures : prudence. Marcher du bon côté, et garder les oreilles grandes ouvertes. 

 

Au niveau où j'ai repéré un chemin qui passe entre la départementale et la Loire il y a de l'autre côté de la route une minuscule chapelle. La chapelle de Bléssé. C'est juste une arche avec au fond la trace de l'emplacement d'une statuette, sans doute celle de la vierge Marie. Et devant des dalles superposées peut-être bien où s'agenouiller.

Je bifurque donc vers le chemin.

 

L'expérience que j'ai acquise il y a quelques jours à marcher dans les broussailles et les orties de 2m de haut me permet aujourd'hui de trouver très facilement un petit coin au milieu des broussailles du jour surtout qu'il n'y a pas d'orties, pour soulager ma vessie et me permettre de boire. Il y a en effet déjà 1h30 que je marche et je n'ai pas bu depuis mon bol de thé. Il est temps de s'hydrater. 

 

Ah, zut ! J'ai remis mon sac sur mon dos depuis 5min et je m'aperçois que j'ai oublié de remplir mon sachet de fruits secs journalier qui reste dans mon sac ventral. Je n'ai pas particulièrement faim mais je grignoterai bien des fruits secs. Cette année je n'ai rien pesé. J'ai mis dans un grand sachet 10 poignées de mélange perso, noix de macadamia, pistaches, amandes, noisettes, raisins secs et figues coupées en petits morceaux. Et je me régale.

 

A l'horizon dans un près j'aperçois 2 animaux assez grands au pelage très clair. On dirait 2 immenses chèvres...mais en approchant je reconnais 2 ânes d'une race que je n'ai jamais vue. Ils ont un corps et une tête tout fins et un pelage presque blanc. Rien à voir avec les ânes du Poitou ou de l'île de Ré !

 

Je viens d'entendre crier un geai, mais je n'ai pas eu le temps de le voir. Trop rapide. Me voilà attaquée par une famille moustique. Ils se chargent de me rappeler de m'enduire de répulsif. En même temps je les comprends. Ils ont faim et aucun autre humain en vue. 

 

Je traverse le très joli village de caractère de Thoureil. A la sortie un monsieur passe le Karcher sur un escalier dans son jardin. C'est bruyant, il a l'air très affairé et il ne voit pas du tout. Et moi je vois arriver non seulement l'eau, mais des feuilles et des brindilles exactement là où je vais devoir passer. Juste au moment où je m'apprête à traverser cette zone il lève la tête, ouvre des yeux ronds de surprise en me voyant. Bien sur il dirige le jet de son décapeur vers l'autre côté et nous rions tous les deux et puis spontanément nous levons tous les deux la main pour nous saluer en souriant. 

 

Il est presque 10h30. Je suis très inquiète. J'entends au loin le tonnerre et il me tombe quelques gouttes sur la tête. Je sors mon parapluie en espérant ne pas avoir à m'équiper de tout le harnachement "pluie". 5mn plus tard il pleut vraiment. Je m'arrête sous un arbre pour encapuchonner mon sac de sa belle housse orange fluo. Immédiatement je me félicite car un chauffard vient de passer près de moi à toute vitesse, mais ne pas me voir avec cette housse sur mon sac c'est carrément impossible. Sinon j'ai pris ma cape de pluie dans mon petit sac banane. Mais elle je vais attendre pour la mettre car il fait très lourd et la cape de pluie c'est un peu comme un sauna. Je ne la mettrai qu'en cas de grosse pluie. 

Ouf ! Ce n'était qu'une petite averse de 10mn.

 

Avant d'entrer dans le village suivant, je pense longer l'enceinte d'une ancienne propriété fortifiée car au milieu des taillis et de moceaux de murs effondrés emerge une jolie tour fortifiée qui a visiblement été restaurée. Ça donne beaucoup de charme à ce paysage. Et la propriété suivante possède un jardin tout fleuri. Lauriers roses, hortensias, roses, agapanthes et surtout une longue haies de lavataires tout en fleurs roses violacées. Tout est dans des dégradés de rose pâle jusqu'à violet foncé. Très harmonieux. 

 

Tiens une 2cv. Et quand elle s'approche je peux lire écrit dessus " la 2cv attitude". Un comique sans doute !

 

1/4 d'heure plus tard, nouvelle averse de 5mn.

 

Encore une chapelle sur le bord de la route. Mais là j'ai l'impression qu'elle a été transformée en habitation. Ah ! La maison de mes rêves ! Je n'ose pas agiter la sonnette pour demander à visiter. Et je ne peux même pas prendre de photos car il y a trop d'arbres et arbustes tout autour. Mais vu la boite aux lettres, c'est bien ça. Ah ! La chance !

 

L'inconvénient de prendre la départementale comme raccourci c'est que je marche essentiellement sur du bitume et je commence à ressentir un petit échauffement sous les pieds. Je dois y être vigilante et marcher sur l'herbe chaque fois que c'est possible. 

 

Je longe maintenant de grandes, grandes étendues de culture de fruits recouvertes de voile pour protéger des oiseaux je pense. Ici ce sont des cultures bio. Il y a même un magasin ! Une sorte d'épicerie. Aujourd'hui j'aurais dû faire plus confiance au chemin avant d'acheter des fruits à l'épicerie...leçon du jour : confiance !

 

Dans mes rêves les plus fous j'avais prévu d'arriver à St Remy la Varenne à midi pour visiter l'église et le prieuré du XIIeme et y faire ma pause. Il est 11h15. Pas si mal ! Je vais ralentir, et je vais quand même m'arrêter là. Après avoir trouvé par hasard des panneaux sur le niveau de crues exceptionnelles en 1910 et 1982, je me dirige vers le coeur du village espérant y trouver un bar. C'est pas gagné parce que d'ici je vois que la boulangerie n'est plus qu'un bâtiment à vendre. Mais ! Si ! Il y a un bar, juste en face de l'église et du prieuré. Avec une terrasse. Parfait, parfait. C'est Le Bistrot de Yann et Lau ( elle s'appelle Laurence). Je m'atable devant un délicieux café allongé. Sans savoir pourquoi je me sens bien ici. Peut-être le petit pot de basilic posé sur chaque table ou peut-être que la patronne avec son sourire généreux y est pour quelque chose. Ou alors est-ce le sourire de Yann caché sous sa barbe quand il installe le tréteau-ardoise signalant que c'est aussi et surtout une pizzeria. Je regarde la carte affichée derrière moi. Pizza végétarienne, pizza vegan et tout est bio...non je ne rêve pas ! Alors que là où j'ai réservé pour ce soir quand j'ai annoncé végétarienne j'ai senti dans la réponse que je n'étais pas la bienvenue, ici c'est bien différent. J'interpelle Laurence et lui demande si je peux déjeuner. Elle me réserve la table pour 12h15. Il est 11h45. Juste le temps de visiter le Prieuré et je reviens. Je laisse mon sac à dos dans le restaurant et me voilà repartie. 

 

Encore une belle découverte que ce prieuré. Un lieu chargé d'histoire. J'y sens l'âme des bâtisseurs et peut-être des premiers bénédictins. Les travaux d'archéologie sont en train de mettre à jour tout un tas de peintures murales qui datent du moyen-âge, de l'époque des bénédictins. Elles ont été conservées car au XVI ème siècle le château était une habitation privée et ces peintures n'étaient pas du tout à la mode. Alors les propriétaires les ont fait recouvrir de chaux. Je visite aussi les caves voûtées puis le grenier dans lequel il y a une belle exposition de sculptures en métal et en bronze très touchantes. Vite je termine la visite car il est l'heure d'aller goûter la pizza vegan de Yann.

 

A peine suis-je installée que je revois passer la 2cv de ce matin. Les rétroviseurs et les balais d'essuie-glaces sont maintenant décorés avec du tulle blanc. Il y a un couple à l'arrière que j'ai à peine le temps d'apercevoir. Je pense qu'un mariage se prépare quelque part avec cette voiture car nous sommes samedi jour traditionnel pour les mariages dans notre pays. La conversation s'engage avec Laurence nous parlons d'abord pizza ! Celle que je viens  de déguster était très bonne. Avec une pâte croustillante comme j'aime. Puis nous élargissons le sujet. Nous échangeons sur l'alimentation, le bio, la santé...notre discussion devient philosophique. La séquence papotage d'aujourd'hui est particulièrement riche. Laurence est ouverte, bienveillante et généreuse. La belle rencontre du jour. 

 

En quittant le village je passe près d'une famille qui pique-nique. Il y a les parents et 2 petites filles d'environ 3 et 5 ans. Et à côté d'eux est attaché un âne harnaché pour la rando. J'échange avec eux. Ils commencent juste leur périple qui n'est prévu que pour le week-end. La plus grande des filles me dit que c'est elle qui monte sur l'âne. Quand je lui demande s'il est tout doux, elle va le caresser et me répond que oui. Ça me rappelle les vacances en roulotte avec nos filles. 

 

Je choisis à présent de suivre un sentier qui longe le fleuve au plus près avant d'obliquer vers le sud,c'est à dire à ma gauche pour rejoindre ma chambre d'hôte du jour. Bon choix.

D'abord c'est très joli. Ensuite je marche sur de la terre ce qui est mieux pour mes pieds et enfin il y a des petits oiseaux qui sautillent sur ce chemin. Je me régale. 

Une petite frayeur en arrivant au bout de ce chemin il semblait faire une boucle, une sorte de demi-tour, mais non, j'ai bien trouvé la route qui "descend" vers le sud. En fait elle monte !

 

Sur le bord de ma route un panneau des monuments historiques annoncent le manoir de Chauvigné ainsi que le puits à charpente du XVeme siècle. Allons voir ça. Me voilà dans le hameau de Chauvigné rue du manoir, donc avec un peu de chance je devrais le trouver. En fait je pense que j'en longe déjà le terrain. Il y a une chapelle...mais pas d'entrée...un long mur, une grillé fermée...une deuxième grille fermée. Bon et bien le manoir est bien caché. Tant pis. 

 

Et ça grimpe. Comme j'ai mangé une belle pizza bien garnie et bu un verre de vin et bien c'est rude.

Et voilà le fameux puits à charpente. Effectivement il est typique avec un toit fait d'une charpente et d'ardoise. 

 

Je suis presque arrivée mais le temps menace à nouveau. Je sens de petites gouttes alors que je marche maintenant sur un petit chemin d'agriculteur au milieu des cultures de pommes et de poires. J'ouvre à nouveau mon parapluie. Le vent devient plus fort et c'est la grosse, grosse averse ! Me voilà tenant comme je peux mon parapluie tout en enfilant ma fameuse cape de pluie. Quel bazar à enfiler quand il pleut averse et qu'on est seul. Elle se coince d'abord sur le haut de mon sac à dos. Maintenant elle me colle aux jambes et remonte à chacun de mes pas ! Je n'aime pas les capes de pluie ! Enfin une fois à peu près bien mise elle me protège un peu. Il pleut vraiment très fort. Heureusement quand même j'entends que l'orage est loin. 

 

Bon, c'est fini. Belle averse, mais toujours une dizaine de minutes. Maintenant autre challenge de la cape de pluie la replier mouillée et réussir à la faire rentrer dans sa pochette de rangement. Elle finit roulée en boule à engagée à moitié dans la pochette.

 

Petit stress, je crois qu'il me fallait un chèque pour régler cette chambre d'hôte. J'appelle Thierry et lui demande de venir ce soir au lieu de demain. Il a 3h de route. Il est d'accord. J'arrive dans ce joli lieu où je vais dormir et mon hôtesse me dit que j'ai du me tromper avec cette histoire de chèque. Elle prend la carte bleue...je rappelle Thierry, il viendra demain comme convenu. Ah, l'aventure c'est l'aventure !

 

A demain pour la suite et fin.

 

J'ai mis 1 photo sur l'article d'hier, mais je ne peux plus en mettre. C'est la limite d'un blog gratuit 🤷‍♀️



24/07/2021
1 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 13 autres membres